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1. CHIRURGIE DE LA CATARACTE
MIKAEL GUEDJ
QUESTIONS FREQUENTES
• Combien de temps dure l’intervention ?
La chirurgie de cataracte en elle-même dure de 10 à 25 minutes selon sa difficulté. Le temps d’installation sur table et de désinfection (double badigeon bétadiné, pose du gel anesthésiant) rallonge l’ensemble à une demi-heure en moyenne pour une intervention standard.
• Peut-on opérer les deux yeux le même jour ?
Non, en raison du risque infectieux, les deux yeux ne sont jamais opérés le même jour. Un délai de 2 à 4 semaines est généralement l’intervalle respecté entre les deux dates opératoires. Il est également possible d’attendre plusieurs mois, voire plusieurs années en cas de cataracte unilatérale.
• Tout le monde a-t-il une cataracte ?
Oui, passé un certain âge! L’opacification du cristallin est un phénomène physiologique lié au vieillissement, plus ou moins précoce selon les individus (ethnie, myopie, antécédents ophtalmologiques et familiaux...). On estime que deux tiers de la population a une cataracte après 80 ans, et la totalité à l’âge de 100 ans!
• L’opération est-elle douloureuse ?
L’anesthésie locale péri-opératoire permet de limiter les douleurs liées à la chirurgie, mais certaines sensations plus ou moins désagréables peuvent néanmoins être ressenties par les patients les plus sensibles (le seuil de douleur étant très variable d’un patient à un autre).
• Au bout de combien de temps la récupération visuelle est-elle satisfaisante?
L’acuité visuelle peut être excellente dès le lendemain de l’intervention. Le délai de récupération dépend cependant de l’importance de la cataracte à opérer, celles dont la consistance est la plus dure s’accompagnant volontiers d’un oedème de cornée transitoire post-opératoire. Ainsi, si la vision est souvent encore un peu trouble le jour et le lendemain de l’intervention, l’acuité visuelle doit normalement remonter progressivement dans la première semaine post-opératoire.
• Au bout de combien de temps a-t-on le droit de conduire?
Une semaine en moyenne, après autorisation de l’ophtalmologue au contrôle post-opératoire à une semaine. Une acuité visuelle supérieure à 5/10e en vision binoculaire (deux yeux fonctionnels) ou à 8/10e en vision monoculaire (monophtalmes, ie un seul oeil fonctionnel) est obligatoire pour la conduite automobile.
•Est-il normal de sentir des picotements, une sensation de corps étranger (sable, caillou..) et un larmoiement le soir de l’intervention?
Oui, ces sensations sont très habituelles et bénignes. Elles cèdent habituellement en moins de 24 heures avec l’instillation des premières gouttes.
•Est-il normal d’éprouver de vives douleurs, une rougeur, ou une chute de la vision dans les jours suivant l’intervention?
NON, et ce sont là des signes d’infection grave (endophtalmie). Ils imposent de consulter en urgence, idéalement auprès du chirurgien ayant pratiqué l’intervention, ou aux urgences ophtalmologiques les plus proches.
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2. CHIRURGIE REFRACTIVE
•Tout le monde est-il opérable de chirurgie réfractive ?
NON, il existe certaines contre-indications (absolues ou relatives) à la pratique d’une chirurgie réfractive, qui doivent être dépistées à l’occasion de la première consultation pré-opératoire :
-l’âge et la stabilité réfractive : les patients opérables doivent être majeurs (18 ans), mais il n’est pas recommandé d’opérer des patients trop jeunes, à la myopie encore évolutive. De manière générale, une stabilité réfractive d’au moins un an et demi est recommandée, sans changement de correction par rapport à la prescription antérieure de lunettes ou de lentilles.
-le degré d’amétropie : les limites théoriques de la correction au laser sont une myopie inférieure à -10 dioptries, une hypermétropie inférieure à +5 dioptries, et un astigmatisme inférieur à 4 dioptries. Ces données sont toutefois à adapter selon l’épaisseur de la cornée et les attentes de chaque patient.
-les antécédents ophtalmologiques : les pathologies oculaires chroniques, et les yeux dont la meilleure acuité visuelle corrigée est significativement limitée sont des contre-indications à la pratique d’une chirurgie au laser, dont l’objectif est d’apporter un meilleur confort visuel à des yeux “bien portants”. Les antécédents personnels ou familiaux de kératocône (maladie entraînant un amincissement et une déformation progressive de la cornée) en constituent une contre-indication formelle, et le bilan pré-opératoire s’attache à déceler les formes frustes de cette pathologie.
-les caractéristiques topographiques : les cornées trop fines ou trop irrégulières sont des contre-indications à la découpe d’un capot cornéen pour la technique du Lasik. Les topographies cornéennes pratiquées lors du bilan pré-opératoire, et parfois répétées, sont des outils essentiels pour éliminer ces cornées à risque de complication (ectasie).
• Combien de temps dure l’intervention ?
Le temps de traitement au laser excimer est très court (généralement moins d’une minute par oeil), mais l’ensemble de l’intervention (avec installation sur table, instillation des collyres anesthésiants, découpe du capot cornéen pour le Lasik ou pelage de l’épithélium cornéen pour le laser de surface, traitement des deux yeux) prolonge le temps passé en salle opératoire à environ 20 minutes.
• L’opération est-elle douloureuse ?
NON, elle est indolore grâce à l’anesthésie locale obtenue par les collyres instillés avant et pendant l’intervention. La prise d’un sédatif léger (type Atarax®) une heure avant l’opération est même recommandée pour aider les patients les plus stressés à se détendre.
Néanmoins, la pose de l’anneau de succion sur l’oeil lors d’un Lasik peut entraîner pendant quelques instants une sensation de pression désagréable, ainsi qu’un brouillard visuel transitoire.
Par ailleurs, la pose d’un écarteur à paupières et des sensations de contact plus ou moins accentué sur la surface oculaire peuvent être ressenties comme déplaisantes par certains patients (le seuil de sensibilité à la douleur étant, encore une fois, très variable d’un patient à un autre).
• Les suites opératoires sont-elles douloureuses ?
- OUI, pour le laser de surface : des douleurs -liées à la cicatrisation de l’épithélium cornéen- se déclarent dans les heures suivant l’intervention et peuvent persister 24 à 48 heures.
Elles sont cependant limitées par la pose de lentilles-pansements sur les cornées en fin de chirurgie (à laisser en place 5 jours), par la prise d’antalgiques (type Efferalgan codéiné) et par le repos dans l’obscurité l’après-midi suivant l’opération.
- NON pour le Lasik, qui peut au plus entraîner quelques picotements ou démangeaisons liés à la sécheresse oculaire dans les premiers jours post-opératoires.
• Au bout de combien de temps la vision est-elle nette?
Très rapide pour le Lasik, la récupération visuelle est plus longue dans les suites d’un laser de surface.
Dans la majorité des cas, la vision est déjà nette le lendemain du Lasik, après un flou visuel transitoire en post-opératoire immédiat. Les patients opérés de laser de surface (PKR) constatent généralement une amélioration progressive de la vision en une dizaine de jours, après un brouillard initial de 48-72 heures.
Parfois, la récupération peut être plus longue, progressant sur plusieurs semaines : c’est en particulier le cas des hypermétropes opérés de Lasik dont le gain en vision de près précède de quelques mois l’amélioration, plus lente, de la vision de loin.
• Peut-on opérer les deux yeux le même jour ?
Oui, les deux yeux peuvent être traités successivement au cours de la même séance opératoire, en Lasik comme en laser de surface, car l’opération est pratiquée “à globe fermé” (sans ouverture de l’oeil).
• Au bout de combien de temps a-t-on le droit de conduire?
Il est recommandé de ne pas conduire dans les 24 heures suivant un lasik, et dans les 5 jours suivant un laser de surface, car la vision peut encore être limitée par le flou visuel transitoire post-opératoire.
La conduite automobile pourra être autorisée dès le ‘feu vert’ du chirurgien lors du contrôle visuel à l’ablation des lentilles (24 heures après un Lasik et dans la semaine suivant une PKR).
• Est-il légal de conduire sans lunettes malgré l’ancienne photo sur le permis?
Oui, un certificat médical mentionnant la bonne acuité visuelle sans correction et dispensant du port de lunettes pour la conduite peut être remis -sur demande- aux patients opérés de chirurgie réfractive.
• Quel arrêt de travail prévoir après une chirurgie réfractive?
Un arrêt de travail de 2 à 4 jours est conseillé après un laser de surface (PKR), permettant le plus souvent la reprise des activités une fois les douleurs calmées et la vision éclaircie.
La majorité des patients opérés de Lasik peuvent reprendre leur travail dès le lendemain de l’intervention, s’ils jugent leur vision déjà assez nette et adaptée à leur activité.
• Quels sont les sports et activités à éviter après une chirurgie réfractive?
-La piscine est à éviter dans les deux semaines suivant l’opération, pour éviter de faire pénétrer de l’eau potentiellement infectée dans des yeux encore fragiles. Il est également interdit de se frotter les yeux après un Lasik.
-L’exposition au soleil -sans protection par verres teintés- est également très déconseillée dans les 3 semaines post-opératoires, pour ne pas altérer les phénomènes de cicatrisation ni assécher la surface oculaire. Dans la mesure du possible, un voyage ne doit pas non plus être organisé dans les suites immédiates de la chirurgie, sauf si un contrôle sur place y semble possible et de qualité acceptable.
-Enfin, la pratique de sports violents et de contact (boxe, squash, karaté, lutte gréco-romaine, sumo...) sont autant de situations à risque de déplacement d’un capot de Lasik, et orientent vers le choix d’une technique de photoablation de surface (PKR).
• Existe-t-il des risques de complications graves? Peut-on devenir aveugle après un laser?
Contrairement au vaste cauchemar que devient la séance de Lasik du film “Destination finale 5” -que trop de patients ont l’étonnante idée de regarder la veille de leur propre chirurgie-, le risque de complications sévères est minime lorsque l’indication opératoire a été bien posée.
D’un taux global estimé inférieur à 1%, la survenue de complications liées au Lasik (lâchage de succion, arrêt de la découpe, anomalie du capot..) peut dans la très grande majorité des cas être prise en charge de manière adaptée (reprise de la découpe le jour même ou à distance) et bénéficier à terme d’une évolution favorable.
Dans tous les cas, il n’est pas possible de perdre la vue (ni la vie!) après une chirurgie réfractive, celle-ci ne traitant que les couches cornéennes superficielles sans pénétrer dans le globe oculaire.
Mais c’est surtout la consultation pré-opératoire qui permet, en amont, d’écarter les mauvais candidats à la chirurgie afin de ne pas s’aventurer à opérer des cornées à risque de complication.